L'industrie artistique indépendante au Québec

Méchant trip, un documentaire révélateur sur les jeunes de la rue...

--> Avis de secousses sérieuses

Pas de prix d’interprétation ici, c’est la vie toute crue, réelle, que l’on capte en digital, à travers les expériences houleuses de deux adolescents québécois, partis à la conquête de l’Ouest avec espérance d’une vie meilleure. Ti-Criss et Mélo n’y trouveront que le froid, la faim et la drogue et y rejoindront les nombreux autres jeunes Québécois qui ont élu domicile dans les rues de Vancouver, dont la moitié ont fui les services sociaux québécois, selon une étude du sociologue Carl Desmeules.

                                   

«Au début, je ne croyais pas faire un film sur deux personnes, je voulais faire un film plutôt anthropologique. Mais ces deux jeunes-là étaient tellement sympathiques, alors, j’ai laissé l’histoire se raconter, confiait le réalisateur Ilan Saragosti, passionné de la marginalité, après la projection. J’ai tenté d’avoir une complicité avec eux, parce que je veux que mes films permettent qu’on se comprenne mieux, en tant qu’êtres humains.»

Le film à la conclusion troublante, propose deux issues à ces jeunes de la rue, qui vivent au crochet de la société. Comme quoi les nombreux travailleurs de rue qui arpentent le centre-ville de Vancouver ne peuvent annihiler tous les maux de ces jeunes en quête d’eux-mêmes.

Mélo, le personnage qui symbolise la lumière au bout de cette épopée douloureuse, était présente lors de la projection du film à Rouyn-Noranda, entourée des membres de sa famille. «Je suis pas mal contente d’être ici, soulignait la Témiscabitibienne de 19 ans, qui vit maintenant en colocation dans un appartement de Vancouver. C’était l’fun de faire le film, on sentait qu’on pouvait dire ce que l’on avait à dire quand il le fallait. Je veux continuer dans ce sens-là en allant parler aux jeunes de la rue à Vancouver, écouter ce qu’ils ont à dire. Je voudrais travailler comme travailleuse de rue, et je suis prête à commencer en-bas de l’échelle, ajoute la jeune femme, déterminée à offrir son écoute et son expérience de vie aux jeunes dépendants du crystal meth, par le biais du programme Crystal Clear.»

Le film produit par l'ONF, a été présenté en grande première mondiale lors du Festival de Cinéma International en Abitibi-Témiscamingue, et lors des Rendez-vous du Documentaire québécois.

Ecrit par abkhazie, le Mercredi 30 Novembre 2005, 22:42 dans la rubrique "Le Septième - Cinéma".