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Les Piknics Electroniks

Une sculpture, du bon beat, du beau monde et un peu de soleil

Simon Coutu

Samedi le 29 octobre avait lieu le dernier événement d’une saison estivale mouvementée pour Nicolas Cournoyer et les autres organisateurs des Piknics Electroniks. Malheureusement, la fête de l’Halloween n’était pas à l’image des dimanches après-midi achalandés de cet été. Mais le beau temps, le rythme, les déguisements et les amateurs de musique étaient tout de même au rendez-vous. C’est clair, les Piknics Electroniks font maintenant partie du paysage culturel montréalais. Après trois étés à nous faire danser sur une musique catégorisée au départ de marginale, la tradition du Parc Jean-Drapeau s’est imposée et rejoint maintenant la grand public.

Eh oui, c’est fini le temps où la musique électronique était une musique de drogués insomniaques. Ce style est maintenant ancré dans la culture collective et les preuves abondent pour nous rappeler que la tendance est à l’électro. Cette culture est de moins en moins nocturne et les Piknics arrivent juste à point pour combler une génération qui est passée en mode électronique, explique Nicolas Cournoyer, organisateur de l’événement. «Quand on a créé les Piknics, on voulait rendre le style plus accessible. Le public cible, c’est les familles, les gens qui aiment la musique électronique mais qui ne peuvent plus se permettre d’aller dans les raves.»

Les Piknics se sont donné comme but de démocratiser la musique électronique. «On n’exagère pas sur le prix d’entrée ni sur celui autres produits. On ne vend pas de bouteille d’eau à cinq piastres». L’événement est donc accessible à toute la population, contrairement à la majorité des raves montréalais dont les prix d’entrée exorbitants découragent les non-initiés. Mais pour Nicolas Cournoyer, la démocratisation des Piknics va encore plus loin: «On voulait faire en sorte que ceux qui s’enferment dans un style de musique particulier s’ouvrent à la diversité. On essaie de varier les genres à chaque fin de semaine. On a présenté du two steps, de l’électro, du minimal, du deep house, du hard house, du tech house, du techno, du Hiphop. L’endroit est hallucinant, on a une des meilleures vues du centre-ville de Montréal. Les gens viennent pour écouter de la musique, danser, lire en plein air, pique-niquer. Le site est agréable en soi et les gens se surprennent à découvrir de nouveaux styles musicaux.»



À la fin des années 90 et au début des années 2000, Montréal vivait une crise passagère du milieu de la musique électronique. Cournoyer a été témoin de cette période. «Le milieu de la musique électronique stagnait. Il y a eu un boom commercial des raves, des afters et des clubs. Trop de promoteurs ont produit trop d’événements. Il s’en est suivi une implosion du milieu car il était devenu saturé. Les gros sont restés, mais ils ne se sont pas nécessairement concertés. Finalement, ce fut une bonne chose: il y a eu une espèce de sélection naturelle. Le projet des Piknics est arrivé à point.»

Cette période charnière a permis à Montréal de devenir une plaque tournante de la musique électronique. Les étiquettes sont de plus en plus nombreuses et importantes dans la métropole. Certains vont jusqu’à dire que Montréal est la capitale nord-américaine de l’électro.. Les artistes et les étiquettes internationaux s’y installent pour y produire un son particulier. Nicolas Cournoyer affirme que la musique électronique n’est pas aussi marginale qu’elle l’était à l’époque des premiers raves: «On le voit avec des artistes comme Champion est ses G-Strings, qui ont fait le grand événement du Festival de jazz et qui ont un rayonnement important. On remarque aussi que les réalisateurs de bandes-annonces utilisent de plus en plus la musique électronique. Mais il y a un côté de cette culture qui va probablement toujours rester marginal, comme les raves. Les journalistes se sont toujours appliqués à décrire les côtés négatifs de ces événements.»

À travers cette effervescence montréalaise, les Piknics Electroniks ont définitivement réussi à se tailler une place par leur ouverture. Ils ont créé une sorte de lien entre tous les acteurs de cette scène florissante. Chaque semaine, l’organisation s’applique à faire découvrir des artistes locaux mais aussi des DJ’s venus d’ailleurs.

Le froid s’en vient, mais les Piknics ne feront pas relâche tout l’hiver. Il y aura le Piknic des neiges dans le cadre de la Fête des neiges au Parc Jean-Drapeau et, comme l’année passée, la Nuit Electronik aura toujours lieu durant le festival Montréal en Lumière. Pour les amateurs d’oreilles de Christ, d’omelettes et de musiques produites par des machines, la Cabane à sucre Electronik sera l’occasion en or de sortir de la ville et de se bouger un peu le derrière. Pour plus d’informations concernant les prochains événements, consultez le site des Piknics : www.piknicelectronik.com.


Ecrit par simoncoutu, le Jeudi 10 Novembre 2005, 18:00 dans la rubrique "Le Bruit - Musique".

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