L'industrie artistique indépendante au Québec

Le trio trad montréalais Genticorum a remporté hier le titre de meilleur groupe lors de la cérémonie des Prix de musique folk canadienne qui se tenait hier au Musée canadien des civilisations à Gatineau.
"Quand ils ont annoncé notre nom, c'est comme si j'avais reçu une masse d'une tonne sur la tête! On le croyait pas. On savait plus par où aller pour se rendre sur la scène pour recevoir notre trophée!", raconte Pascal Gemme, le violoneux, podorythmeur et chanteur de la formation. Pascal et les deux autres membres du groupe, Alex De Grosbois-Garant et Yann Falquet ne s'attendaient pas à remporter ce titre, les autres artistes en lice dans cette catégorie étant des formations très appréciées telles que The Bills, Le Vent du Nord, Nathan et The Clumsy Lovers.

Le groupe Le Vent du Nord a remporté le prix du meilleur album traditionnel. Il s'agissait de la première édition de ce gala réunissant les artistes et les gens les plus influents du milieu folk canadien.  "Jusqu’à maintenant, il n’existait pas de prix pour célébrer la richesse et l’importance de la musique folk canadienne. Des prix comme les Junos, les East Coast Music Awards et les Western Canadian Music Awards proposent un nombre limité de catégories qui sont peu représentatives de la diversité de ce genre musical",  peut-on lire sur le site web des Prix de musique folk canadienne.

Genticorum a manifestement le vent dans les voiles.  Après avoir été présenté leur spectacle partout en Ontario et dans le Nord-Est des États-Unis cet été, la formation a participé cet automne aux showcases officiels de plusieurs conférences importantes: le WOMEX (Newcastle, Royaume-Unis), le Western Arts Alliance (WAA; Albuquerque, NM), le Performing Arts Exchange (Memphis, TN), le Alberta Showcase (Sherwood Park, AB) ainsi que la Francofête (Dieppe-Moncton, NB).  Ils débuteront la nouvelle année dans un festival en Australie et se rendront ensuite en Écosse à la fin du mois de janvier pour d'autres spectacles.

http://www.canadianfolkmusicawards.ca/index.htm
http://www.genticorum.com/

Les amateurs d'indie rock ont fait un investissement judicieux hier en vouant 10$ au portier de la Salla Rossa, pour voir les trois formations montréalaises The Kickers, Shoot the Moon et Kiss Me Deadly.  Surtout les gars, qui ont pu voir trois chanteuses à la voix tonitruante se déchaîner!

Les premiers donneurs de coup de pied susmentionnés ont envahi la scène vers 9 h 30, devant une foule pas tout à fait arrivée.  Les deux filles des Kickers ont à tout le moins livré un solide prestation, malgré l'uniformité redondante de leur set.  En effet, le duo guitare - batterie (qui n'est pas sans rappeler le célèbre duo fracticide The White Stripes par sa composition binaire) intrigue au début, avec son son assez lourd malgré l'épuration, mais finit par faire autant d'effet que le TUM, TUM TUM, Merci d'avoir voyagé avec la STM.  De bien belles choses pourraient toutefois se dessiner à l'horizon...  (Ayoye, on dirait vraiment une phrase d'horoscope!!)

Il a fallu du temps aux techniciens de scène pour ploguer tous les instruments de la jeune formation montréalaise Shoot the Moon, composée de sept musiciens expérimentés, dont un guitariste, un drummer, un bassiste, une saxophoniste, une violoniste, un pianiste et une voix...Mais quelle voix!  Le band aussi a mis un peu de temps à s'échauffer, mais a quand même réussi à rallier la foule avec son rock feutré à la sonorité très ronde.  Les membres dégagent une superbe complicité zen et relax, mais plus d'étincelles avec la salle auraient pu ajouter du relief à cette prestation envoûtante.  La montée graduelle du set était toutefois intrigante, et avec la dernière pièce (Tales from the Sea, il me semble), Shoot the Moon a certainement fait de nombreux nouveaux adeptes.

Mais le clou de la soirée, le band pour qui tout le monde était venu, l'étoile performance, va certainement au très énergique quatuor Kiss Me Deadly, mené par la très sensuelle voix d'Emily Elizabeth.  Et avec un suit de lycra rouge brillant en prime.  Eh oui, pour la première fois en spectacle à Montréal depuis la fin octobre avec The Go Team!, le band a mis le feu aux poudres à la Sala Rossa.  Rappelons que la formation [en compagnie du groupe The Ponys] a assuré la première partie du groupe brit Bloc Party, lors de sa tournée américaine automnale.  Les fans ont démontré tout un enthousiasme pour ce petit crochet sur Montréal, massés qu'ils étaient pour vibrer mortellement.  Et KMD ne les aura pas laissé sur leur faim avec une performance électrisante, comprenant la majorité des titres du dernier disque, Misty Medley, paru en 2005 chez Alien8 recordings (The Unicorns, Les Georges Leningrad, Lesbians on Ecstasy...).

Bref, une autre bien belle veillée montréalaise, vouée à la lune cachée par Hydro-Québec et son flot de lumière...

                                                                

Pour plus d'information sur Kiss Me Deadly, on peut lire l'article de Marie-Hélène Poitras, paru dans le voir du 8 décembre...  ou on peut visiter le www.kmdband.com

La musique envoûtante et planante de Philippe B. a fait danser une seule personne à la façon des années '80 (un 5 à 7, ça finit pas toujours bien...), hier soir au Quai des brumes, devant une foule très réceptive, et absorbée par les riffs agréables et transcendants.

Les amateurs de ballades à saveur western ont été servi par cette prestation chaleureuse dans la petite salle de la rue St-Denis. En plus de faire chacune des pièces de son album éponyme, Philippe B. a balancé une bonne demi-douzaine de son vaste répertoire de covers. On a pu savourer notamment des extraits de Hank William, de Beck et de Tom Waits, à la sauce Bergeron.

Celui qui prête son pic à Pierre Lapointe en tournée, a livré ses compositions accumulées au fil du temps, mais qui ne se prêtaient pas particulièrement à son groupe originel, Gwenwed, parce que trop introspectives, personnelles. Les circonstances intimes de la prestation d'hier soir étaient donc tout à fait appropriées pour ce journal intime-carnet de voyage. Avec une petite pinte nostalgique, évidemment!

Seule fausse note: l'abondance de gens s'étant donné rendez-vous dans ce bar vachement sympathique, mais ô combien petit. Peut-être aussi un petit bémol à Josianne Hébert, en première partie, à qui il manque, malgré la maîtrise totale de son art, un brin de confiance sur scène et d'originalité. Mais bon, ni mort, ni blessé, c'était pas si pire que ça...