Les Bonobos
Les Bonobos, un collage pas tout à fait sec dans une mise en scène surprenante de Carole Nadeau. Le Théâtre La Chapelle présente du 24 novembre au 4 décembre la pièce de la troupe Le Pont Bridge mettant en vedette Félixe Ross et Christophe Rapin.
Encore une fois, c’est d’histoires d’amour tortueuses dont il est question. Un thème qui sera toujours d’actualité. Pourtant, il est glissant de s’aventurer vers cette avenue sans évoquer un arrière-goût de déjà-vu. La pièce commence avec un suicide incompréhensible, assisté par le désintérêt de l’homme face au malheur d’une femme. Quelques moments font sourire, rappellent le quotidien dramatique de ceux qui ne savent plus pourquoi ils s’aiment. Le sexe est abordé d’une manière assez crue. On sent que cette pièce veut ébranler, peut-être choquer, mais le jeu reste pudique.
La mise en scène de Carole Nadeau est pourtant très efficace. La force de la pièce se trouve dans les éléments artifices. L’éclairage donne le rythme, la couleur. Eric Beley rajoute une touche de fantaisie grâce à une belle maîtrise du «follow spot», un jeu chorégraphique digne d’un spectacle de danse. Le son aussi saccade le jeu, ajoute à l’ambiance. Par contre, la vidéo des deux quinquagénaires blasés et sadiques est peu convaincante, voire lourde.
Un jeu de miroirs fait ressentir toute la distance entre le couple. Le décor est sobre, il transmet une sensibilité. Il exploite plusieurs niveaux avec les réflexions des miroirs et les deux étages.
Le jeu des acteurs est crédible et sensible. C’est la nature même du collage, son propos qui est décousu. L’amour et ses stéréotypes, la vieillesse, l’excitation des premiers temps, le manque de désir du vieux couple, les singes… On cherche souvent le lien entre ces tranches sentimentales.
Ecrit par simoncoutu, le Mardi 29 Novembre 2005, 19:01 dans la rubrique "Les Lettres - Littérature, théâtre, poésie...".